vendredi 9 septembre 2011

Septembre, c'est la rentrée !


9 septembre 2011, Manly (NSW).

Introduction : "Il est temps de fixer une date !"

Oihan : un collègue du beau frère d'Isabelle nous a contactés il y a quelques mois. Il arrive en Australie en octobre avec sa copine, et a très envie de nous acheter The Magic Bus pour lui faire faire un autre tour du pays continent. On vient de finir de bosser avec Gotcha, et on va très bientôt retrouver notre maison sur roue pour notre dernier road trip, de Cairns à Sydney, bouclant ainsi la longue boucle. Il est donc temps de se préoccuper de la fin de notre voyage, et entre autre de la passation des clés du paradis (enfin du van quoi).

On re-contacte Mathieu pour savoir s'il est toujours intéressé, et on lui donne toutes les informations à savoir pour dresser la bête. Il est toujours partant, et nous reprendra le van en octobre ! C'est super, on est vraiment content que ce ne soit pas un inconnu qui nous achète le van. On pourra continuer à avoir de ses nouvelles... Le seul hic, c'est que Mathieu et sa copine arrivent fin octobre, et que notre visa en Australie expire début octobre.




On trouve une solution du tonnerre ! Christophe, le cousin d'Isabelle, est prêt à héberger The Magic Bus dans sa maison à Allandale le temps que ses nouveaux occupants arrivent à Sydney. On pourra même prendre quelques jours pour le remettre à neuf ! Finalement, c'est là que tout avait commencé, que The Magic Bus avait pris vie il y a de ça 10 mois. Il semble naturel que ce soit ici aussi qu'on lui dise adieu.  


On fixe donc une date, et c'est bien la première fois que ça nous arrive en Australie ! On décide d'être le deux septembre chez Christophe, à Allandale, ce qui nous laisse un peu moins de 20 jours pour traverser la côte Est du Queensland du Nord au Sud. Ca va être un peu la course, et ça commence... maintenant !

Chapitre I : "Petit tour des alentours de Cairns, Nord-Est du Queensland"

Mais tout d'abord, récupérons The Magic Bus que j'ai garé ici il y a un mois. Souvenez-vous, les patrons de Gotcha s'étaient arrangés avec un hôtel de Trinity Beach pour que je le laisse garé dans leur parking. On prend donc un bus à l'aéroport de Cairns direction Trinity Beach. On est vraiment crevés, et il nous tarde qu'une chose : retrouver le matelas moelleux du van pour rattraper la nuit dernière plus que courte (debout à 3 heures du matin pour prendre le bus vers l'aéroport). Petite surprise en arrivant dans le parking : les deux pneus arrières sont complètement à plat ! J'avais pourtant fait réparer les deux valves qui avaient une fuite avant de quitter Darwin ! Le garagiste aurait-il mal fait son boulot ? Ce serait bien la première fois que ça nous arrive en Australie (lol). Qu'à cela ne tienne, le gérant de l'hôtel est super sympa et nous prête sa pompe... manuelle. Je coupe le mode "sieste" que j'avais préalablement activé dans mon cerveau, et l'allume en mode "réveille toi bon sang ! t'as deux pneus à gonfler à la main, alors au boulot".




Après une bonne demi-heure à pomper comme un Shadock et suer comme un porc, on monte enfin à bord de notre vieil ami pour de nouvelles aventures. Première destination : le Nord. Bien qu'on soit déjà au Nord-Est de l'Australie, on est encore loin de la bicyclette à Yv... euh pardon, on est encore loin de la pointe Nord du pays, le cap York. Malheureusement, on n'accède à ce cap qu'en 4x4, on se contentera donc de Cape Tribulation, l'une des dernières bourgades accessible par les voies du bitume. C'est une destination très prisée par les Australiens en vacances et autres touristes. Les guides se vantent : "Cape Tribulation, là où la forêt tropicale rencontre l'océan". Ouaou, ça promet. On va donc y faire un petit tour.  


La route qui quitte Cairns par le Nord est magnifique. Elle longe la côte de très près et prend parfois de l'altitude, offrant une belle vue sur les plages dorées surpeuplées de cocotiers. On arrive à Mossman, petite ville perdue du Queensland. Là-bas, il y a des gorges, très touristiques aussi. Pour l'instant, il fait nuit. On s'installe donc sur le parking des gorges pour passer la nuit. La lune est pleine, donc pas besoin de lampe de poche, et on entend la rivière couler en contrebas, les grenouilles chanter dans la forêt, et les possums grignoter dans les arbres. Le lendemain, au petit-déjeûner, on fait la rencontre du cassowarie. C'est un animal emblématique du Nord-Est du Queensland, un grand émeu au cou bleu et rouge pourvu d'une corne triangulaire sur la tête et de griffes puissantes, qui ne vit que dans cette petite partie de l'Australie, est très rare et très discret, et dernier petit détail, peut tuer un homme quand il est énervé. Celui-ci à l'air d'être dans un bon jour, se ballade brièvement au milieu des touristes les plus matinaux, et repart dans la forêt. Pas de photos, on avait les mains prises par nos bols de céréales. Vous avez toujours google !  


Les Mossman Gorge n'ont vraiment pas de quoi fouetter un wallabie. On est un peu surpris de l'enjouement touristiques qu'elles ont (ça ressemble à Bidarrai en moins joli). La ballade dans la forêt l'avoisinant est par contre super, et Isabelle passe son temps à "puiser l'énergie" des immenses "figuiers-cathédrales" aux racines monumentales (en fait elle pose ses mains sur l'écorce et elle ferme les yeux, puis soutient que ça marche vraiment). On reprend la route, plein d'énergie du coup. 



L'unique moyen d'accéder à Cape Tribulation est de traverser une rivière (infestée de crocodiles) sur un "cable-ferry". En général, ils sont toujours gratuits en Australie, mais dans ce cas, il y a du fric à se faire. Une destination ultra touristique à laquelle on ne peut accéder qu'en prenant ce ferry, ils auraient eu tort de se priver... Bref ! On arrive de l'autre côté, et le soleil va bientôt se coucher. On décide de n'aller à Cape Tribulation que le lendemain, et d'aller passer la nuit à Cape Kimberley, 50 km un peu plus au Sud. On gare le van dans une forêt dense et humide, et on va faire un tour sur la plage. On est tous seuls ! La plage appartient en fait à un camping qui a été détruit par le cyclone, donc on l'a rien que pour nous. On trouve sur le sable quelques noix de coco fraîchement tombées. Ca ira super bien avec le poulet de demain midi ! Je vais chercher marteau et tournevis, et m'attaque au dur labeur d'extirper l'exquise amande blanche de ses nombreuses couches de protection.  


Les alentours de Cape Tribulation sont sympas, mais encore une fois pas de quoi fouetter un koala ! C'est sûrement parce que le temps est nuageux, mais les plages ne sont pas aussi sublimes que sur les cartes postales. On rentre donc à Cairns pour se préoccuper de l'étape suivante : la Grande Barrière de Corail ! On était pas sûrs d'y aller, bien qu'un australien m'ait engueulé il y a quelques mois : "comment ça ? tu serais venu de France jusqu'ici pour passer à côté de ça ? et qu'est-ce que tu penserais d'un australien qui vient en France et ne va pas voir la Tour Eiffel ?", mais tout compte fait, on a gagné assez de sous avec Gotcha pour s'offrir ce genre de petits plaisirs. On va voir les compagnies de plongée que nous a conseillé une amie plongeuse, et on jette notre dévolu pour CDC. C'est en apparence beaucoup plus pourri et à l'arrache que les autres compagnies, les gens à l'accueil ont l'amabilité d'une porte de prison, mais c'est presque deux fois moins cher... Par contre, ils n'ont pas de cabine double libre avant d'ici quelques jours. Il va falloir nous trouver une occupation. 


Je décide d'amener Isabelle dans les Tablelands, cette région dont j'étais tombé amoureux juste avant de commencer à bosser avec elle. On se gave pendant deux jours de nature à l'état pur, forêts tropicales, lacs volcaniques, chutes d'eaux, tortues, poissons chats, platypus, kangourous... C'est tellement bon, on est presque seuls la plupart du temps, et c'est vraiment magnifique. 




Chapitre II : "It's not the "Okay Barrier Reef", it's not the "Average Barrier Reef", it's the "Great Barrier Reef" guys!! All right'y?"

Debout 5h00. On a rendez vous à 6h45 au shop de CDC pour embarquer sur le bateau, et on veut pas être en retard ! Résultat, on est pile à l'heure, mais c'est eux qui sont en retard... Le moteur de leur bateau navette a cassé, et ils squattent le bateau d'une autre compagnie. Et on est les seuls qu'ils n'ont pas pu prévenir qu'on pouvait dormir une heure de plus parce qu'ils ont oublié de noter notre numéro de téléphone. Bon. On revient une heure plus tard, on remplit quelques décharges du style "si un requin vous arrache la jambe, c'est pas de notre faute" et on monte dans le bus qui nous amène au port. Sur le ponton, on se fait à moitié engueuler par la compagnie dont on squatte le bateau ; on doit attendre que tous les clients de la compagnie arrivent, avec leur petit badge sur le torse, prennent leur photo devant la bouée de sauvetage portant le nom du bateau, et se fassent escorter à l'intérieur par les hôtesses en mini-jupe. Nous on a juste le droit de rester debout à l'arrière du bateau, derrière les pots d'échappement, escortés par la cuisinière (bretonne) du bateau de CDC qui ne sait pas trop ce qu'elle est censée faire.  


Le trajet de Cairns à la Barrière de Corail dure un peu plus de deux heures (selon la cuisinière, c'est un mal pour un bien que le moteur ait cassé ! le bateau navette de CDC aurait pris presque le double). La mer est assez agitée, et les gens vomissent. Isa et moi, on est à bloc sur les baleines. C'est la saison de la migration, et on scrute l'horizon à la recherche du souffle, de la queue, ou de la moindre éclaboussure provoquée par le mammifère géant. Au final, on verra quand même une baleine, d'assez loin, mais c'est cool quand même. On arrive sur la plate-forme de la compagnie, une espèce de bar / resto / location de combis / magasin de souvenir en plein milieu de l'océan. Il y a même une boîte aux lettres pour pouvoir dire : "je t'envoie cette carte postale depuis la Grande Barrière de Corail". Bref, ça pue un peu le fric. On aide la cuisinière à transférer les sacs de draps propres (après tout, c'est nous qui les utiliserons) du bateau navette squatté à la boîte de conserve à moteur qui nous amènera sur le bateau de CDC.  


Après quelques éclaboussures, on s'amarre tant bien que mal au M.V Kangaroo Explorer, le bateau de CDC. On aperçoit les serviettes, maillots et chaussettes qui sèchent sur des fils à linge, et les gens qui bronzent un peu partout. Ca a vraiment l'air d'être à la cool. Discours de bienvenue sur le pont. L'orateur a 18 ans à tout casser, maillot de bain lunettes de soleil tignasse blonde, et nous explique brièvement les règles du jeu et de sécurité, du style "si le bateau brûle, restez dans l'eau, si l'eau brûle, remontez dans le bateau" ou "si quelqu'un tombe à l'eau, ne vous foutez pas de sa gueule et n'allez pas chercher votre appareil photo". Le programme s'annonce sportif : debout 5h30 - plongée 6h00 - petit déjeuner 7h00 - plongée 8h00 - plongée 11h00 - déjeuner 12h00 - plongée 13h00 - goûter 15h00 - plongée 16h00 - dîner 18h00 - plongée de nuit 19h00. Trop cool, hein ? 


Bon pour aujourd'hui, avec toutes ces histoires de moteur cassé, on a perdu pas mal de temps, donc on passe direct à déjeuner (après s'être installés dans notre cabine, salle de bain privée et vue sur l'océan) et plongée 13h00. Combis (Isa est outrée qu'on nous choisisse la même taille de combi), palmes masques et tubas, on signe le registre pour dire qu'on est à l'eau, on se dirige vers le ponton de lancement, et on se fait pousser à l'eau par le plongeur fou. On nage un peu pour s'écarter du bateau, et nous voilà au dessus des coraux... 



Sublime. Les trois jours suivant s'écoulent à une vitesse incroyable. On se sent vraiment bien à bord du M.V Kangaroo Explorer. L'ambiance vous l'aurez compris est vraiment détendue. Le capitaine, Jack, barbe blanche, boucle d'oreille, tee sheart de marin et bretelles, conduit fièrement son rafiot avec les pieds, la clope au bec, pilant sec bien entendu quand les pêcheurs sur le pont lui crient qu'ils ont une touche. Ils nous rend également visite dans notre cabine de temps en temps pour trafiquer le moteur auquel on ne peut accéder que par notre cabine ("vous avez la cabine spéciale" qu'il nous dit). Les moniteurs-plongeurs sont tous un peu fous et survoltés. A chaque nouveau spot, ils nous font un briefing du spot : les bons coins à voir, le circuit qu'ils nous conseillent, le sens du courant, etc. Le plongeur fou harcèle Isa tous les jours pour qu'elle fasse une introduction à la plongée bouteille (on fait que de la plongée de surface pour l'instant, du "snorkeling"), et les autres membres de l'équipage lui tirent les dreads à chaque fois qu'elle passe pas trop loin et lui font avaler une cuillerée à soupe de Vegemite quand elle fait une bêtise (du style entrer dans le bar avec la combi mouillée).  


Notre plongée préférée, c'est la première. On vient à peine de se réveiller, et on plonge dans l'eau aux premières lueurs, avant même que le soleil ne soit vraiment levé. Les tortues se réveillent, les requins vont se coucher. Le soleil transperce parfois les nuages bas, éblouissant la flore sous-marine de reflets orangés. Et nous, on regarde les poissons. Ahhh, les poissons... Il y en a pour tous les goûts, des gros, des petits, des ronds, des plats, même des carrés, des bleus, des jaunes, des rouges, des noirs. On remplit notre checklist cérébrale : poulpe, check. tortue, check. requin, check. poisson clown, check. poisson perroquet, check. Bon, si je m'arrête là c'est juste que je connais pas les noms des autres. 


Le dernier jour, on craque. C'est d'accord, on fera une plongée avec bouteilles. Petit briefing autour d'un café chaud à la table du saloon, avec notre moniteur (particulier pour le coup), et une heure plus tard, nous voilà sur le ponton de lancement, un bouteille dans le dos. On plonge, on met la tête sous l'eau. Magique ! On respire. Quelques exercices rapidos, enlever son masque, égaliser la pression des oreilles, enlever son respirateur sous l'eau, et c'est parti. Ya pas a chier, c'est super aussi la plongée. D'accord, en surface, c'est beaucoup plus vivant et coloré, mais en profondeur, le temps s'arrête. Tout est plus doux, plus zen, même les poissons. A cette heure de la journée, les tortues se cherchent un petit coin pour dormir, et les requins ne sont pas loin. On passe 25 minutes de bonheur pur à 12 mètres de fond, et on remonte en douceur. Isabelle a le masque rempli de sang, no worries, il paraît que c'est normal. 


C'est la fin. On fait notre sac, on dit au revoir à la petite troupe, et on embarque à bord de la boîte de conserve. Le moteur est toujours pas réparé, donc on devra encore squatter le bateau de la concurrence. Aujourd'hui, la mer est vraiment très agitée, et il faut bien calculer son coup avant de sauter d'un bateau à l'autre. Le retour par la navette est très agité, mais nos estomacs tiennent le coup. La première nuit a été assez rude à bord du bateau (bon, même Jack a dit qu'il avait mal dormi donc sa devait vraiment tanguer plus que d'habitude), mais on a fini par vaincre le mal de mer et s'habituer au roulis permanent. Si bien que les bonds que fait la navette sur l'océan n'ont pas le moindre effet sur nos ventres. C'est trop bête. On s'est enfin accoutumés au mal de mer qu'on sort du bateau, et là : mal de terre. Il nous passera trois jours plus tard.

Chapitre III : "Leçon de surf à 1770"


Isa : de retour à la réalité : on a seulement 10 jours pour faire Cairns (QLD) - Allandale (NSW), plus de 2 500 km en passant par la côte. J'espère que t'es en forme Magic Bus, parce qu'il va falloir manger du bitume ! C'est tout à fait réalisable mais il ne faudra pas trop que l'on s'arrête partout comme on a l'habitude de faire… On va devoir planifier nos arrêts.. Pla.. quoi ? Et si, obligé !
3 stop sur la route :
    •    cours de surf à Agnes Water et la ville de 1770 (cours les moins chers de l'Australie il paraît !)
    •    Nimbin, la ville hippie
    •    Nelson Bay, où l'on s'était déjà arrêté au tout début de l'année que l'on avait adoré !

La côte du Queensland est magnifique : la route se fraye un chemin entre belles plages paradisiaques et forêts tropicales mais… _il y a toujours un "mais", IL PLEUT !! Malgré notre super invention à l'arrière du van (salon+cuisine), vivre en camping sous la pluie, c'est vraiment pas drôle ! On est "cranky", comme dirait l'Australien, pas d'humeur quoi. Le van est plein de boue, on a la flemme de se lever pour aller faire pipi en plein milieu de la nuit, on est mouillé toute la journée enfin bref, difficile de se réchauffer !

Autre "mais", on redécouvre que sur cette Terre, il y a des gens !! Beaucoup de monde sur la route, sur les aires d'autoroute, dans les villes qu'on traverse. Et oui, c'est la East Coast les enfants ! Fini le désert et les petits villages !
Vivement le cours de surf que l'on se socialise en douceur !!

On arrive à Agnes Water assez rapidement. 1er constat : c'est petit, touristique et assez mignon donc évidemment très cher. On n'a pas trop envie de s'attarder mais au téléphone, le prof de surf me dit de venir le lendemain au magasin à 10h, $17 (13€) pour 3h de leçon. Sounds good to me!

Malgré la pluie qui tombe sans cesse, on arrive à se motiver à enfiler un maillot et même être à l'avance au rdv. Quelques essais sur le sable, toujours sous la pluie ne l'oublions pas,  et nous voilà dans l'eau, remontés à bloc par le coach ! Aaaah, il fait meilleur dans l'eau ! 1ère vague c'est parti, je vais l'avoir, ééééé non, raté, gamelle assurée !

Oihan s'en sort plutôt bien quand même.
On sort de l'eau après 3h d'acharnement et d'adrénaline, on est exténués !!! C'était extra, on a adoré ! C'est vraiment bête qu'on habite au pays basque et qu'on ait jamais surfé (pour ma part). Au retour, Oihan s'achètera une board, ça l'a convaincu.

Chapitre IV : "And then, came the hippies..."

3 jours de courbatures plus tard, (j'ai d'ailleurs découvert des muscles de mon corps que je ne connaissais pas !) nous voilà à Nimbin, dans le New South Wales.
On ne sait pas trop à quoi s'attendre. Tout le monde nous en a parlé, mais on ne sait pas vraiment imaginer une ville hippie. Tu crois que les gens sont nus ?
Sur la route, à l'approche de la ville, tous les trous et autres défauts du bitume sont marqués par de jolis dessins à la craie ! Bienvenue dans le royaume des bisounours :) Je vous laisse découvrir par vous même ce joyeux village :





Nous sommes allés au musée de Nimbin et c'était assez intéressant de lire l'histoire du village. Une communauté hippie se serait rassemblée dans ce village pour un festival dans les années 70, puis serait restée en quête d'une nouvelle société altermondialiste. Le cannabis est illégal en Australie mais est toléré à Nimbin puisqu'il est en vente ouvertement dans les rues. C'est l'Amsterdam de l'Australie qu'ils disent. Tu ne peux pas faire un pas sans que quelqu'un n'essaye de t'en vendre. La police y est quand même assez présente. On s'est même fait arrêter par les flics à la sortie. On appréciera donc le côté hippie végétarien de la ville, mais pas vraiment le côté "dealer" à tous les coins de rue.





Nous sommes le 29 août, il est temps de prendre une pause car demain… c'est L'ANNIVERSAIRE D'OIHAN !!
Nous décidons de passer 2 jours dans le National Park voisin. C'est génial, pour une fois on est tout seul. Petit repas à la bougie, bouteille d'alcool, gâteau et cadeaux pour l'occasion. On ne fait pas ça à moitié ! Il n'y avait pas de champomy en Australie, donc on s'est rabattu sur du Malibu ! Ça fait pas mal de mois que l'on n'a pas bu : 2 verres et on est déjà pompette !

  



Superbe marche le lendemain pour éliminer : 8
kilomètres dans une immense forêt tropicale, avec à la clef, une chute d'eau de plus de 100 mètres !


Sur le chemin de Nelson Bay, nous rencontrons Wayne. On a eu la même réflexion avec Oihan en nous arrêtant sur une aire d'autoroute : "Alors lui, c'est LE motard ! Il ne fait pas semblant !" Santiag, grosse ceinture, cuir des pieds à la tête, grosse Harley bref THE motard. Il demande un chewing-gum à Oihan et la discussion est lancée. Évidemment, c'est un gros nounours qui va à Newcastle rendre visite à sa grand-mère dans une maison de retraite. La blague ! Il veut qu'on revienne en Australie pour nous montrer les coins paradisiaques du pays : une pâte ce garçon.



Nelson Bay est définitivement un endroit magnifique. À peine arrivés, on aperçoit un ban de dauphins, alignés, en train de surfer une vague devant plusieurs surfeurs "médusés". "Voilà, c'est comme ça qu'il faut faire, c'est pas bien compliqué !" s'exclament les dauphins. Magique !

Chapitre V : "Bye bye The Magic Bus"

Le lendemain, c'est la boule au ventre et le coeur noué que l'on s'est dirigé vers chez mon cousin. On reconnait toutes les routes et on s'est même arrêté manger au même endroit qu'il y a un an, le même bord de route. Oui, c'est vrai, ça devient assez obsessionnel. Notre retour nous angoisse !


Aaah… Quel plaisir de revoir quelqu'un qu'on aime. C'est la première fois depuis un an. Les retrouvailles sont fortes en émotion, et on réalise avec Oihan que c'est aussi la première fois qu'on parle de notre voyage au passé. Ah bon, c'est fini ? Ah ben oui, faut croire… Allez les chochottes, on file de ce pas faire une dégustation de bières ! 


Difficile de suivre un Olaizola. On est des hippies nous, on a perdu l'habitude de boire ! En même temps c'est vrai, il faut qu'on s'entraîne pour notre retour au Pays Basque.


Objectif : refaire une jeunesse au Magic Bus, et il y a du boulot… On enlève tout, vraiment tout, on dévisse les meubles, et enlève même le sol en caoutchouc ! Tout est méticuleusement nettoyé, les meubles sont reponcés et revernis. Et comme quelqu'un qui rangerait sa chambre d'enfant, on retombe sur des mots, des objets de toute sorte, qui nous font remonter le temps, c'est toute notre année qui défile sous nos yeux. Tout le monde est un peu nostalgique quand il déménage, non ?


Pas le temps de s'attarder sur ce genre d'émotion, l'apéro est déjà servi ! Mmm, tout est délicieux et les vins de la Hunter Valley sont toujours aussi bons ! On est servi comme des rois :) Quel homme ce Christophe, notre modèle de l'année ! On a tellement été touché par sa gentillesse et sa bonté qu'on ne sait même pas comment le remercier. Baroudeur pendant toute sa jeunesse, il a su nous donner les bons conseils tout au long de l'année, nous encourager. C'est grâce à son aide que notre voyage s'est déroulé de cette manière. Oihan l'adore mais désolé, c'est MON cousin, ce n'est pas le tien, ahah !

Un après-midi de transports en commun plus tard, et nous voilà à Sydney ! J'ai bien peur que la boucle soit bouclée…

Chapitre VI : "Emportés par la foule qui nous traîne, nous entraîne…"

Nous voilà, dans le métro de Sydney ! Et dire qu'on les trouvait sympa et souriants à notre arrivée en Australie ! Tout le monde se bouscule, les écouteurs de leur iPhone aux oreilles : bienvenue en ville ! Mine de rien, ça fait très longtemps que l'on s'était pas retrouvés dans une grande ville.
"Oh regarde l'Harbour Bridge ! Et l'Opéra House, tu te souvenais qu'il était aussi grand toi ?" Aah, ça fait quand même plaisir de se retrouver là, 11 mois plus tard.
Retour au point de départ.
Chargés comme des mules, "les petits" rentrent à la maison.
Quelle joie de retrouver par hasard Amélie et Yannick dans les rues de Manly !!
Tailleur et voiture de fonction, Amélie a un super nouveau boulot et Yannick a eu une promotion : ils ont la classe !
Ils étaient arrivés à Sydney il y a 3 ans, sac à dos sur le dos, bien loin de s'imaginer   ce qui les attendait. Leur carrière est lancée !

On avait donc passé un mois, à Sydney, à chercher comment bien commencer notre voyage. Appart ? Boulot ? Sydney ? Finalement, on avait pris la décision d'acheter un van et quelques jours plus tard, nous nous étions lancés à l'aventure, sans même trop y réfléchir. Nous ne réalisions pas à ce moment là, que ça allait être notre philosophie de voyage ! Agir à l'instinct.
Découvrir toutes les terres de ce pays en prenant le temps de rester dans les lieux que l'on aimait, en quittant au plus vite ceux où l'on ne se sentait pas bien, en travaillant là où il y avait du boulot, en dépensant nos sous quand il n'y en avait pas, en faisant la fête avec les plus belles rencontres, mais aussi en s'isolant dans une forêt quand les gens ne nous apportaient plus rien de bon…
Tout le monde le dit mais c'est vrai, le voyage est une belle expérience de vie. Il nous a grandis et éveillés. C'est du bonheur à l'état pur.
C'était tellement bouleversant que l'on en est tombé malade ! Nous sommes atteints d'"itchy feet", des pieds qui grattent littéralement.

Epilogue :

Ce dimanche, pour fêter les 10 ans du crash du 11 septembre 2001, nous prenons l'avion ! Direction BANGKOK.
En cette période, c'est la mousson en Thaïlande, mais évidemment, le mois de septembre est le plus pluvieux !
Ça va être drôle !
Nous arrivons à 2h du matin donc notre première auberge de jeunesse est réservée mais pour la suite, c'est À L'INSTINCT !

On vous donne rendez-vous dans la vraie vie et non plus à travers votre ordinateur, dans 3 petites semaines !



"Vous pouvez éteindre votre [ordinateur] et reprendre une activité normale."




mardi 23 août 2011

Gotcha, suite et fin… (Isabelle)

Chapitre I : Mon retour à Gotcha




Remettons-nous dans le contexte… On est mi-juin, je suis en train de quitter Darwin, Oihan et The Magic Bus, un peu le cœur serré. Il est malheureusement temps de se remettre au boulot, après cette longue traversée de l'Ouest !
Après quelques coups de téléphone avec Lydia, la patronne, me voici dans un vol Darwin-Cairns, pour rejoindre une nouvelle équipe à Cairns. Je suis complètement angoissée de retrouver la "méchante" Nicki : mais oui, vous vous souvenez, l'alcoolo psychopathe néo-zélandaise ! Manque de bol, je me retrouve à bosser avec elle pendant une semaine à Cairns.
À peine arrivée à l'appart de fonction, je croise 3 personnes qui sont sur le point de partir. Ils m'annoncent qu'ils quittent Cairns, parce qu'ils ont très mal vécu de bosser avec la sorcière et que c'est pour ça que je prend leur place. Choueeeette ! Merci les gars, j'ai hâte de commencer !



Appart de fonction à Trinity Beach...
... à 30m de la beach. Merci Gotcha :)


D'un côté, je me dis que ce n'est pas pour rien si la vie m'a remise aux côté de cette fille, LA fille qui m'en a fait baver cette année. Je prend ça comme un signe pour recoller les morceaux.
Au bout du compte, la semaine s'est très bien passée. J'ai fait des efforts, et elle a été beaucoup plus sociable que la première fois. Challenge réussi !

Chapitre II : Mon ascension
Une semaine plus tard, me voilà dans la Gold Coast (sud du Queensland), chez mes patrons ! Je rencontre enfin Ken et Barbie, mes patrons milliardaires, qui sont en fait très sympa ! (ou qui jouent très bien leur rôle de patrons sympa)

Génial, une semaine plus tard, je prend ENFIN le poste de photographe !
Je suis aux anges ! C'est définitivement ce que j'aime, puisque je me lève tous les matins avec le sourire aux lèvres :)
Je suis vite à mon aise : il faut être rapide, et être très à l'écoute du "tickleur" (celui qui fait rire et positionne les enfants) pour ne pas manquer un sourire. Ça se joue au millième de seconde près : "vertical", "horizontal", "full body" ou "portrait" c'est à toi de trouver la photo idéale. On n'a pas le droit à l'erreur, cette photo sera vendue plus de 100 dollars aux parents !

Quelques semaines plus tard, je prend toujours énormément plaisir à photographier, mais le temps commencent à courir, et il ne me reste que très peu de temps en Australie. Finir le voyage séparés n'est pas vraiment dans nos plans avec Oihan. Du coup, Lydia m'annonce que Oihan peut faire un autre essai si il veut, pour venir bosser dans mon équipe. Wouawou ! ça, ça serait super !
J'organise un "trial" à Mount Isa pour lui, ville qui est justement sur sa route vers l'Est. Mais malheureusement, il n'y arrive toujours pas et baisse les bras. Il me dit qu'il est désolé mais que vraiment, ce boulot de "PR" (vendeur) n'est pas fait pour lui.




J'envoie donc ma lettre de démission à mes patrons, leur expliquant qu'on veut finir le voyage ensemble etc. Cette nouvelle n'a pas l'air de leur plaire, puisqu'ils décident quand bien même d'embaucher Oihan, non pas PR mais en tant que photographe ! Comment ? ça serait bien la première fois qu'ils embauchent quelqu'un qui ne passerait pas par la case départ, vendeur, avant de monter photographe ! Apparemment, ils ne veulent pas que je parte.



J'ai donc été formée "tickleuse" ou plutôt, chef d'orchestre de la session photo.
C'est en effet le poste le plus dur, celui que je redoutais. Quand une maman arrive avec un bébé qui pleure, mais qui veut absolument une belle photo dans son salon, c'est ton rôle de le faire s'allonger sur le ventre, bonnet sur la tête, et de le faire regarder l'appareil photo tout en éclatant de rire ! On nous demande une trentaine de photos différentes (changer les positions, les accessoires, les habits etc) dans une session qui ne doit pas dépasser 15 minutes ! AAARGH !! Au début, c'est l'horreur. J'ai beau aimer les enfants, aimer ce job mais là, vraiment, c'est mission impossible ! Oihan est derrière moi avec l'appareil photo, et même si il a été formé, je dois encore veiller à ce qu'il prenne les meilleures photos.


Deux semaines plus tard, je passe "Team leader" ! On m'envoie avec Oihan et une allemande, Vera, dans une nouvelle ville. Vera est PR, débutante aussi. La pression est à son climax, mais je m'accroche. Les jours passent, et je m'améliore de jours en jours. Les sessions sont de plus en plus rapides, et la communication entre Oihan et moi est meilleure. Pas facile de bosser avec son copain, sans s'énerver devant les clients, et surtout, sans parler français ! C'est une compagnie australienne ne l'oublions pas ! Il m'arrive de glisser des petits "putain mais tu vas sourire oui !" quand l'enfant est vraiment difficile, ce qui nous fait bien rigoler.


Vera, la PR, son rôle : trouver des clients


Ah oui, j'allais oublier, entre temps, j'ai travaillé avec Elin, une suédoise, que j'ai beaucoup appréciée. C'est elle qui a formé Oihan à la photo. 




Un soir, on parlait des dreadlocks, et je lui disais que j'avais toujours rêvé en avoir. Et comme par hasard, elle en avait eu et savait les faire. Ni une ni deux, me voilà le lendemain chez un coiffeur, en train de commander des extensions. 4 jours plus tard, après de longues heures de torture (oui oui ça fait super mal), de longues dreads blondes ont poussé sur ma tête :)
Je ne pense pas les garder bien longtemps mais comme on dit, on regrette toujours des choses que l'on n'a pas faites plutôt que celles que l'on a faites !
 


Fin juillet : bon, il serait peut-être temps de réserver notre vol retour Australie-France ! Après des heures au téléphone avec notre compagnie aérienne (Emirates), on arrive enfin à organiser notre retour avec une escale de 3 semaines en Thaïlande pour finir ce voyage en beauté.



Ce qui veut dire qu'il nous reste un mois pour, visiter le Queensland et la barrière de corail, dire au revoir à mon cousin Christophe à Allandale, dire au revoir à Amélie et Yannick nos copains de Sydney, et surtout VENDRE le van à Sydney.
Ok, on a plutôt intérêt de démissionner au plus vite !
 




Chapitre III : Bye Bye Gotcha…

J'envoie "notre" lettre de démission cette fois, en insistant sur le fait que l'on n'a pas le choix, que l'on doit quitter l'Australie.
Mon investissement et mon application pour ce boulot leur a apparemment beaucoup plu. Ils ont aimé mon travail et ma personnalité, si bien qu'ils finissent par me proposer un sponsorship pour 2 ans chez Gotcha !
La nouvelle me touche énormément. C'est la première fois qu'un patron reconnait à ce point mon travail. On discute donc de mes futurs plans. Je leur dit que je souhaiterais continuer à travailler en tant que photographe, mais que je ne suis pas sûre de trouver un tel poste en France. Le job me plaît énormément, mais l'éloignement fait que pour l'instant, j'ai vraiment besoin de rentrer pour retrouver ma famille et mes amis. J'ai besoin de rentrer pour prendre la bonne décision.
C'est ok pour eux, je peux rentrer en France et leur donner la réponse une fois au pays.
Wouawou ! C'est super ! Je peux chercher un poste en France, tout en sachant que si ça ne marche pas, j'ai toujours l'opportunité de retourner en Australie :)



Dimanche 14 août, 6h15 : on prend un vol Brisbane-Cairns, pour retrouver le Magic Bus, qui nous a attendu gentiment dans le parking d'un hôtel, pendant un mois.

C'est parti pour la dernière ligne droite de notre voyage !