mardi 23 août 2011

Gotcha, suite et fin… (Isabelle)

Chapitre I : Mon retour à Gotcha




Remettons-nous dans le contexte… On est mi-juin, je suis en train de quitter Darwin, Oihan et The Magic Bus, un peu le cœur serré. Il est malheureusement temps de se remettre au boulot, après cette longue traversée de l'Ouest !
Après quelques coups de téléphone avec Lydia, la patronne, me voici dans un vol Darwin-Cairns, pour rejoindre une nouvelle équipe à Cairns. Je suis complètement angoissée de retrouver la "méchante" Nicki : mais oui, vous vous souvenez, l'alcoolo psychopathe néo-zélandaise ! Manque de bol, je me retrouve à bosser avec elle pendant une semaine à Cairns.
À peine arrivée à l'appart de fonction, je croise 3 personnes qui sont sur le point de partir. Ils m'annoncent qu'ils quittent Cairns, parce qu'ils ont très mal vécu de bosser avec la sorcière et que c'est pour ça que je prend leur place. Choueeeette ! Merci les gars, j'ai hâte de commencer !



Appart de fonction à Trinity Beach...
... à 30m de la beach. Merci Gotcha :)


D'un côté, je me dis que ce n'est pas pour rien si la vie m'a remise aux côté de cette fille, LA fille qui m'en a fait baver cette année. Je prend ça comme un signe pour recoller les morceaux.
Au bout du compte, la semaine s'est très bien passée. J'ai fait des efforts, et elle a été beaucoup plus sociable que la première fois. Challenge réussi !

Chapitre II : Mon ascension
Une semaine plus tard, me voilà dans la Gold Coast (sud du Queensland), chez mes patrons ! Je rencontre enfin Ken et Barbie, mes patrons milliardaires, qui sont en fait très sympa ! (ou qui jouent très bien leur rôle de patrons sympa)

Génial, une semaine plus tard, je prend ENFIN le poste de photographe !
Je suis aux anges ! C'est définitivement ce que j'aime, puisque je me lève tous les matins avec le sourire aux lèvres :)
Je suis vite à mon aise : il faut être rapide, et être très à l'écoute du "tickleur" (celui qui fait rire et positionne les enfants) pour ne pas manquer un sourire. Ça se joue au millième de seconde près : "vertical", "horizontal", "full body" ou "portrait" c'est à toi de trouver la photo idéale. On n'a pas le droit à l'erreur, cette photo sera vendue plus de 100 dollars aux parents !

Quelques semaines plus tard, je prend toujours énormément plaisir à photographier, mais le temps commencent à courir, et il ne me reste que très peu de temps en Australie. Finir le voyage séparés n'est pas vraiment dans nos plans avec Oihan. Du coup, Lydia m'annonce que Oihan peut faire un autre essai si il veut, pour venir bosser dans mon équipe. Wouawou ! ça, ça serait super !
J'organise un "trial" à Mount Isa pour lui, ville qui est justement sur sa route vers l'Est. Mais malheureusement, il n'y arrive toujours pas et baisse les bras. Il me dit qu'il est désolé mais que vraiment, ce boulot de "PR" (vendeur) n'est pas fait pour lui.




J'envoie donc ma lettre de démission à mes patrons, leur expliquant qu'on veut finir le voyage ensemble etc. Cette nouvelle n'a pas l'air de leur plaire, puisqu'ils décident quand bien même d'embaucher Oihan, non pas PR mais en tant que photographe ! Comment ? ça serait bien la première fois qu'ils embauchent quelqu'un qui ne passerait pas par la case départ, vendeur, avant de monter photographe ! Apparemment, ils ne veulent pas que je parte.



J'ai donc été formée "tickleuse" ou plutôt, chef d'orchestre de la session photo.
C'est en effet le poste le plus dur, celui que je redoutais. Quand une maman arrive avec un bébé qui pleure, mais qui veut absolument une belle photo dans son salon, c'est ton rôle de le faire s'allonger sur le ventre, bonnet sur la tête, et de le faire regarder l'appareil photo tout en éclatant de rire ! On nous demande une trentaine de photos différentes (changer les positions, les accessoires, les habits etc) dans une session qui ne doit pas dépasser 15 minutes ! AAARGH !! Au début, c'est l'horreur. J'ai beau aimer les enfants, aimer ce job mais là, vraiment, c'est mission impossible ! Oihan est derrière moi avec l'appareil photo, et même si il a été formé, je dois encore veiller à ce qu'il prenne les meilleures photos.


Deux semaines plus tard, je passe "Team leader" ! On m'envoie avec Oihan et une allemande, Vera, dans une nouvelle ville. Vera est PR, débutante aussi. La pression est à son climax, mais je m'accroche. Les jours passent, et je m'améliore de jours en jours. Les sessions sont de plus en plus rapides, et la communication entre Oihan et moi est meilleure. Pas facile de bosser avec son copain, sans s'énerver devant les clients, et surtout, sans parler français ! C'est une compagnie australienne ne l'oublions pas ! Il m'arrive de glisser des petits "putain mais tu vas sourire oui !" quand l'enfant est vraiment difficile, ce qui nous fait bien rigoler.


Vera, la PR, son rôle : trouver des clients


Ah oui, j'allais oublier, entre temps, j'ai travaillé avec Elin, une suédoise, que j'ai beaucoup appréciée. C'est elle qui a formé Oihan à la photo. 




Un soir, on parlait des dreadlocks, et je lui disais que j'avais toujours rêvé en avoir. Et comme par hasard, elle en avait eu et savait les faire. Ni une ni deux, me voilà le lendemain chez un coiffeur, en train de commander des extensions. 4 jours plus tard, après de longues heures de torture (oui oui ça fait super mal), de longues dreads blondes ont poussé sur ma tête :)
Je ne pense pas les garder bien longtemps mais comme on dit, on regrette toujours des choses que l'on n'a pas faites plutôt que celles que l'on a faites !
 


Fin juillet : bon, il serait peut-être temps de réserver notre vol retour Australie-France ! Après des heures au téléphone avec notre compagnie aérienne (Emirates), on arrive enfin à organiser notre retour avec une escale de 3 semaines en Thaïlande pour finir ce voyage en beauté.



Ce qui veut dire qu'il nous reste un mois pour, visiter le Queensland et la barrière de corail, dire au revoir à mon cousin Christophe à Allandale, dire au revoir à Amélie et Yannick nos copains de Sydney, et surtout VENDRE le van à Sydney.
Ok, on a plutôt intérêt de démissionner au plus vite !
 




Chapitre III : Bye Bye Gotcha…

J'envoie "notre" lettre de démission cette fois, en insistant sur le fait que l'on n'a pas le choix, que l'on doit quitter l'Australie.
Mon investissement et mon application pour ce boulot leur a apparemment beaucoup plu. Ils ont aimé mon travail et ma personnalité, si bien qu'ils finissent par me proposer un sponsorship pour 2 ans chez Gotcha !
La nouvelle me touche énormément. C'est la première fois qu'un patron reconnait à ce point mon travail. On discute donc de mes futurs plans. Je leur dit que je souhaiterais continuer à travailler en tant que photographe, mais que je ne suis pas sûre de trouver un tel poste en France. Le job me plaît énormément, mais l'éloignement fait que pour l'instant, j'ai vraiment besoin de rentrer pour retrouver ma famille et mes amis. J'ai besoin de rentrer pour prendre la bonne décision.
C'est ok pour eux, je peux rentrer en France et leur donner la réponse une fois au pays.
Wouawou ! C'est super ! Je peux chercher un poste en France, tout en sachant que si ça ne marche pas, j'ai toujours l'opportunité de retourner en Australie :)



Dimanche 14 août, 6h15 : on prend un vol Brisbane-Cairns, pour retrouver le Magic Bus, qui nous a attendu gentiment dans le parking d'un hôtel, pendant un mois.

C'est parti pour la dernière ligne droite de notre voyage !




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