mercredi 19 janvier 2011

Souffle le vent du sud

18 janvier 2011, Adelaïde, South Australia

Nous avons quitté la Yarra Valley il y a un peu plus de 10 jours. Après avoir dit au revoir à tout le monde, déposé le cash à la banque, vérifié les niveaux du van, et fait le plein d'essence et d'eau potable, on a mis le cap sur l'ouest. On traverse Melbourne City d'est en ouest et on bivouaque au sud ouest de Melbourne, à quelques kilomètres de la station balnéaire de Geelong.



Le lendemain, direction la "Great Ocean Road", décrite par les guides comme la route la plus impressionnante d'Australie. On arrive à Torquay, capitale australienne du surf et point de départ de la "Great Ocean Road". Changement assez brutal de température ; l'air est brûlant, le vent chaud, le soleil assommant. On s'arrête à Bell's Beach se baigner et faire un peu de plongée. L'eau est glaciale, et ça fait un peu mal à la tête.



Une fois nos corps suffisamment acclimatés aux nouvelles températures, on entame cette fameuse "Great Ocean Road", et les guides n'ont pas menti : c'est absolument magnifique ! La route sillonne à flan de falaise et offre des panoramas exceptionnels. Rochers déchiquetés qui pointent hors d'une mer turquoise, falaises verdoyantes de végétation qui se fondent dans le sable blanc des centaines de petites plages et criques qui se succèdent. Isabelle devient une pro de la photo-en-voiture. Elle n'en est pas à conduire et prendre des photos en même temps, mais presque !



Arrivés à mi-chemin de la "Great Ocean Road", on trouve sur le "Camp 5" un camping gratuit et sympa au bord de l'embouchure d'une petite rivière. On roule, très confients, pendant quelques kilomètres sur une piste de sable. Un 4x4 aurait été le bienvenu mais le pilote qu'est Isabelle s'en sort à merveille. On arrête le moteur près de la petite rivière en question. Les barques de pécheurs rentrent de l'océan avant la tombée de la nuit et la wildlife nocturne semble s'activer dans les feuillages (j'ai cru voir les oreilles d'un wallabie, et Isabelle a rien vu du tout ; les herbes étaient un peu hautes quand même). On dîne paisiblement devant le magnifique coucher du soleil, ce soleil qui nous a tant fait souffrir cette journée, qui illumine à présent les collines de ses tons rouge-orangé, et qui nous réveillera demain matin pour briller encore et encore tout la journée, planté dans le bleu infini du ciel vierge de nuages...


Et non, il pleut ! On reprend la route, habillés du maillot de bain de la veille, associé au bonnet du jour. On découvre les paysages les plus touristiques (et non moins magnifiques) de la route ; des avancées de terre sur la mer, que la force des vagues a au long des années détaché du continent. Elles ont chacune leur nom : les "Twelve Apostles" (les douze apôtres), "The Arch", "The London Bridge", "The Grotto", "The Bay of Islands"...




On quitte enfin la "Great Ocean Road", mais on continue de rouler sur les routes côtières en direction de Adelaïde. On arrive à Port Fairy, où on se douche dans un caravan park. On continue quelques centaines de mètres vers la pointe de Port Fairy, et on tombe sur une plage de rochers et de broussaille. Le soleil, totalement absent toute la journée, se décide soudain à se montrer quelques minutes avant de se coucher, nous offrant encore une fois un magnifique panorama ("Le plus beau coucher de soleil de ma vie !" dixit Isabelle. Moi je saurais pas dire si c'était le plus beau de ma vie, mais il est dans le top 10 en tout cas !) On rencontre un Australien qui zozotte avec qui on discute un petit moment. Il nous prend en photo, et nous conseille un spot de pêche et un endroit où dormir (tout au bout de la pointe). Isabelle et lui m'ont juré d'avoir réussi à voir le rayon vert des derniers instants du soleil.


On se pose donc tout au bout du chemin, face à l'océan. La nuit est absolument splendide. Le vent pur saturé d'embruns nous fait un grand bien, et nous nous endormons paisiblement. Isabelle s'est même réveillée quelques minutes pour admirer le lever du soleil qui paraît-il était magnifique. Moi, j'avoue que j'ai le sommeil un peu lourd...




On continue tranquillement notre chemin. A Portland, on fait un petit crochet par Cape Nelson. Tout au bout, il y a un phare, juché sur d'immenses falaises escarpées. On s'approche très prudemment de ces falaises (Isabelle a un peu peur de s'envoler à cause du vent...). C'est magnifique. On dort sur place, dans le National Park, bercés par le ronronnement des éoliennes et la brise marine.


200m. C'est à peu près la distance qu'il nous faut quand, roulant à 80 km/h sur une route droite, on voit un animal au bord de la route, on réalise ce que c'est, et enfin on décide de s'arrêter et de faire demi-tour pour s'en approcher. C'est la première fois qu'on voit un koala d'aussi près, est aussi vivace. Celui-ci doit être sacrement en manque d'eucalyptus ; il veut absolument traverser la route malgré les gros camions qui passent à 100 km/h. A la fois sous le charme de cette petite bête poilue et effrayés de la situation, on cède un peu à la panique. On essaye de lui bloquer la route quand il y a trop de voitures, Isabelle tente de l'attirer en arrière avec des feuilles d'eucalyptus, et je feuillette à toute allure le Petit Futé pour trouver le numéro d'une association de protection des koalas. Mais l'animal est sauvage, se fait menaçant, grogne de plus en plus, se mouche un peu sur nous (acte toujours inexpliqué), et nous fait comprendre qu'il a vraiment l'intention de traverser. Il commence à avancer, et chaque fois qu'un camion passe, il recule et tremble comme une feuille. On attend que la route soit vide, et on le laisse passer, en n'osant regarder qu'à moitié, et en imaginant le pire. Il arrive de l'autre côté sain et sauf, et on reprend la route.



On est contents d'avoir vu un koala d'aussi près et de lui avoir peut-être sauvé la vie, mais on a le coeur lourd de ce que l'on vient de voir. On se sent honteux d'appartenir à la race humaine, on plie sous le poids de la responsabilité de toutes ces routes construites, ces villes étendues, ces forêts brûlées. Depuis tout petit, on nous dit qu'il y a des animaux en voie de disparition. Ça nous inspire pas grand chose "en voie de disparition". On se dit juste que c'est des animaux qui ont pas trop tenu le coup, qui se sont mal adaptés à la civilisation, mais on a du mal à se sentir concernés. Je peux vous dire qu'on voit les choses différemment quand, le petit koala, kangourou ou wombat qui dit coucou sur les cartes postales, gis au milieu de la route bouffé par les corbeaux et nous oblige à faire un petit écart. De même quand on se balade sur la plage et qu'on rencontre une otarie morte étouffée après avoir avalé un sac plastique. Triste constat de la wildlife en Australie...


Bref ! J'arrête là avec les choses tristes. Il est temps de changer d'état ! On dit au revoir au Victoria, et "Welcome to South Australia" ! On cuisine et mange tous nos fruits et légumes pour respecter la quarantaine entre les états, on se règle sur le nouveau fuseau horaire (un petit décalage horaire de temps en temps, ça fait pas de mal) et on va à la rencontre des paysages de ce nouvel état. Ça commence plutôt bien : Port Mc Donnell, on voit de magnifiques récifs débouchant sur une petite barrière de corail, et Mt Gambier, on découvre le "Blue Lake", un lac qui s'est formé dans le cratère d'un volcan éteint, et qui a un faux air de cuve de déchets liquides d'une usine d'armement nucléaire. Non, sans rire, il est juste un peu bleu, mais c'est purement naturel.


On se douche et on mange au bord de la mer, à Robe. Ville assez hippie. On fait la lessive, vaisselle et internet à Kingston. Ville assez... vide. La côte océanique prend maintenant la direction plein nord à l'approche d'Adelaïde. On roule un peu, et s'arrête dans un camping gratuit au bord de la plage déserte. C'est magnifique et on a encore droit à un flamboyant coucher de soleil ! Seul hic qui rassure pas trop : le très gros serpent qui a traversé la route juste avant d'arriver au camping. On rencontre une famille d'australiens qui vient d'Adelaïde. On discute pendant un bon moment, ils nous conseillent pas mal de choses à faire, et un caravan park très sympa et pas cher sur Adelaïde.


On suit les conseils des australiens rencontrés la veille et on file vers la Fleurieu Peninsula, une péninsule au sud d'Adelaïde. On prend un petit "cable-ferry" (un bac qui permet aux voitures de traverser les rivières, tiré par un câble tendu de part et d'autre de la rivière) à Wellington, et on s'arrête à Milang pour prendre une douche sur la plage. $1 pour 6 minutes d'eau chaude, ce sera une douche froide. Propres comme des sous neufs, on va à Newland Head, sur la Waitpinga Beach, une plage de surf très sauvage. C'est magnifique et on décide d'y passer la nuit. On rencontre un vieux couple d'allemands arrivé en Australie dans les 60's qui rentre de la pêche. On parle de la pluie et du beau temps et ils nous offrent un Australian Salmon qu'ils viennent de pêcher, vider, écailler et couper en filets. Royal !

Le temps pourri nous fait fuir la péninsule plus vite que prévu, et on file vers Adelaïde. Première impression : on arrive par la route côtière, et on se surprend à se retrouver à 10 km à peine de la CBD de la capitale (centre-ville) au bord d'une mer d'huile turquoise, pouvoir se garer plus que facilement, et être quasiment tout seul, sans passer par des bouchons, des 2 x 3 voies avec des milliers de voitures qui klaxonnent dans tous les sens. Ambiance paisible.

Objectif de cet aprem : me relooker ! Il faut dire que je me suis un peu laissé aller ; mes chaussures sont pleines de boue et de mûres écrasées, mes cheveux poussent dans tous les sens, ma barbe me grimpe jusqu'au yeux, et à force d'avoir une alimentation saine, j'ai un peu trop maigri pour mes fringues françaises. Pas question de faire un entretien d'embauche dans cet état là, et on a rendez-vous pour le boulot de photo dans 2 jours ! A la fin de l'aprem, je suis rasé, cheveux coupés, jean serré et tee-sheart pas 10 fois trop grand. On est prêts ! On s'installe dans le caravan park que nous avaient conseillé les australiens rencontrés à la plage.


Samedi matin, Amy, la boss du boulot de photo responsable du South Australia, appelle Isabelle pour nous proposer de faire un test d'une heure. A midi, on rencontre l'équipe dans un shopping center et on commence le test. Objectif : réussir à ramener trois familles au studio photo itinérant pour qu'ils fassent prendre leurs enfants en photo. Isabelle met en pratique ses connaissances d'animatrice (BAFA) et de commerce (licence) et réussit haut la main son test. Pour ma part, je suis beaucoup moins à l'aise et termine le test sur un score vierge.

Une décision s'impose. Après le test, il y a une période d'essai. Si on la fait ensemble, il y a de grandes chances pour que je pénalise Isabelle qui semble faite pour ce job et qui a vraiment envie d'être prise. Si on laisse tomber ce boulot parce qu'il ne me convient pas, on passe à côté de la chance d'avoir un boulot très bien payé qui nous permet de voyager, de faire d'immenses progrès en anglais et d'apprendre le métier de photographe.

On décide de partir chacun de son côté, Isabelle avec le boulot, et moi avec le van. C'est dur, mais ce n'est qu'un "à très bientôt" et ce sera très bénéfique pour l'un comme pour l'autre. Quand on se retrouvera, on sera je l'espère pratiquement bilingues, on aura chacun appris à se débrouiller tout seul, et on se racontera toutes les choses incroyables qui nous sont arrivées.

Amélie, notre maman de Sydney, est en voyage d'affaire à Adelaïde. On va boire un coup avec elle et elle en profite pour nous passer le courrier qu'elle a reçu à notre nom : l'assurance et la vignette de la voiture à payer pour l'année 2011 ($1100, aïe...). Lydia, la big boss, contacte Isabelle et lui explique qu'elle reste deux jours à l'essai à Adelaïde et qu'après, elle sera intégrée à une équipe itinérante. Pour fêter ça, on s'autorise une nuit dans un camping de luxe ! On se fait 2 heures de tennis, 1 heure de piscine, on se prend un bonne douche et Isabelle se prépare à son premier jour de boulot.


Je l'amène au shopping center à 7h15 du matin (on a un peu oublié ce qu'était de se lever tôt) et la récupère, exténuée, des cloques aux pieds parce que bon, les chaussures K-Mart à $10, c'est pas cher, mais c'est pas terrible, mais contente d'avoir réussi sa journée. Elle avait pour objectif de ramener 5 familles, et elle en a fait 7. Pour fêter ça, les pieds nus dans les rayons du Coles, elle choisit d'acheter les vrais "Tim Tam" (équivalent en notoriété au BN ou au Petit Ecolier en Australie) et non la sous marque "Triple Choc" qu'on avait l'habitude d'acheter. Ça lui fait passer un peu la douleur quand elle se désinfecte les cloques à l'alcool à brûler.

Je pars demain. Voyons ce que l'Australie nous réservera de beau...

lundi 10 janvier 2011

Blackberry picking

06/01/2011
Lilydale, Yarra Valley, Victoria

Oihan :
"Hi ! Do you have change in $1 coins please ?"
"Well... No, sorry !"
"No worries, bye !"
C'est toujours le même problème. Dès qu'il s'agit de faire notre lessive mensuelle, les "laundry machines" ne fonctionnant qu'avec des pièces de $1, c'est la chasse à la monnaie. Cendrier du van, poches des pantalons, sac à dos, petit trou à côté du levier de vitesse... Mais on tombe toujours sur des pièces de $2, et les magasins alentours de la "laundrette" en ont je pense marre de se faire piquer tout le temps leurs pièces de $1 par des backpackers en rade de linge propre.
Aujourd'hui j'ai dû marcher jusqu'au sex shop de Lilydale pour obtenir mes précieuses petites pièces dorées. Et alors que mes deux machines à laver, lancées avec une synchronisation digne d'un départ de 100m haie, font tranquillement leur boulot, je vous écrit ces quelques mots.


Nous sommes arrivés dans la magnifique Yarra Valley il y a presque un mois, et nous ne nous sommes toujours pas acclimaté à son, permettez-moi l'expression, facteur climatologique de 1 pour 10 : 4°C le matin, 40°C l'après-midi.
Nous avons suivi les instructions de Andrew, conseiller en emploi à l'Armée du Salut, qui, soit dit en passant, doit être un entreprise du même rang que Microsoft ou Coca Cola aux USA vu son omniprésence sur le pays-continent.

Nous avons donc été rendre visite à la ferme de Ian au 1005 Gembrook Road. Ce boulot est en apparence assez simple : ramasser des mûres de préférence mûres, les ramener aux "checkeuses" (contrôleuses), 3 teenagers australiennes, les peser, les emballer, et empocher les dollars.



Une fois la ferme trouvée, la question se pose : où va-t-on dormir ? On ouvre cérémonieusement le "Camp 5", Atlas recensant tous les campings payants ou sauvages d'Australie, priant les dieux du backpacker (voyageur) pour que le 1er camping gratuit ne soit pas à 100 bornes d'ici. Et là, "aaaaaahh" (petites voix angéliques et gammes pentatoniques majeures à la harpe symphoniques)....

Ah, deux secondes, ma machine est terminée, je récupère le linge et je suis à vous.
Voilà, j'en ai profité pour dire au boss de la laverie que le sèche-linge de gauche noircissait les fringues.

Bref, j'en étais où... ah oui ! On découvre donc dans le Camp 5, qu'à 10min de la ferme, on peut dormir gratuitement dans une forêt ! Bon, bien sûr, pas d'électricité, pas de douche, pas d'eau potable. On s'installe à côté d'une petite rivière, sous de grands eucalyptus, sans savoir qu'on va finalement rester 3 semaines dans cette forêt, et même y passer Noël.


On passe donc 3 semaines dans cette forêt ; debout à 6h pour aller ramasser des mûres, douche solaire quand il ne pleut pas, piscine de Yarra Junction quand il pleut trop pour aller travailler. On prend même un abonnement à la bibliothèque pour pouvoir aller sur internet et emprunter des dvd...

On fait la rencontre de Mick et Zanette, un couple de cinquantenaires australiens, qui vit dans une caravane et ramasse des fruits toute l'année, un peu partout en Australie. Ils sont adorables ; ils viennent tchatcher tous les soirs, nous offrent des bières, nous proposent de nous servir de leur groupe électrogène pour recharger nos portables, de leur hache pour débiter le bois, nous donnent des plans pour trouver du boulot et même des conseils de pêche !

On fait aussi la rencontre de Jean-Eudes, Charlotte, Vanessa et Quentin, 4 français qui voyagent dans un 4x4 intérieur léopard. Un soir de grand froid, alors qu'ils arrivent tard au camping, ils nous demandent de partager notre feu pour réchauffer leur haricots blancs. Le lendemain soir, sous une pluie battante, on demande asile sous leur grande bâche et on fait un repas tous ensemble. Le sur-lendemain, on va tous bosser ensemble dans la même ferme, et de fil en aiguille, on va se créer une petite famille dans la forêt : papa maman Mick et Zanette, et leurs 6 enfants adoptifs français.


Pour Noël, chacun prépare un peu le repas ; Quentin s'occupe de l'apéro et du vin, Isabelle des petits fours, Jean de l'entrée, Vanessa et moi du plat et Charlotte du dessert. Honnêtement, je n'imaginais pas qu'on se péterait autant le bide en pleine forêt. Tout était excellent et préparé avec amour !

Le lendemain, faute d'ouvrir les cadeaux, c'est pêche au bord du lac ! Mick nous a offert des gros vers de terre, et on essaye tant bien que mal de jeter notre ligne entre les nénuphars. Quentin réussit à pêcher 2 "redfin" (petits poissons d'eau douce à nageoires rouges) mais suite à un long débat sur la cruauté de la pêche et de la chasse, le régime végétalien, le respect de ses convictions et les méthodes des abattoirs, on a relâché les poissons agonisants.



Isa:
Après Noël, nous avons continué à travailler dans cette petite ferme, à l'ambiance familiale.
La saison est très mauvaise cette année. Les pluies sont ravageuses pour l'ensemble du pays : l'Est est inondé, les fruits ne poussent pas ou sont très endommagés, les agriculteurs et les fruit-pickeurs comme nous sont donc au bord de la faillite.



On ne gagne pas beaucoup d'argent mais je prend quand même énormément de plaisir à travailler car apparemment, j'ai été nommée "meilleure pickeuse de la ferme". Mon ascension ne s'est pas arrêtée là : quelques jours plus tard, je suis montée en grade et suis passée "checkeuse". Mon rôle étant d'enlever les mauvaises mûres des barquettes ramassées par les pickeurs. Étants payés en fonction de la quantité de mûres survivantes après le checkage, les pickeurs ne voient les checkeuses que comme des freins à leur succès. Difficile donc pour moi de passer de l'autre côté de la barrière et de supporter les regards tueurs de mes anciens collègues. J'en refuse même de checker Oihan.



Pendant ce temps, nos amis ont trouvé une ferme plus grande, où il est possible de s'installer pour y vivre. 2 frigos, 4 prises électriques, 6 toilettes, une douche et 4 lavabos pour 40 personnes : le grand luxe pour nous ! Seul bémol : 80% des travailleurs sont français. Nous décidons quand même de céder à l'offre alléchante de la grande ferme, nous sommes quand même là pour gagner de l'argent, ne l'oublions pas !

C'est bête, mais on a tous mal au coeur de quitter Mick et Zanette.
Petite photo souvenir.



Tout ce passe bien dans notre nouveau "chez nous", il y a bonne ambiance. Les gens sont là depuis plus d'un mois et nous appellent "les nouveaux".



31 décembre déjà ! Tout le monde se pomponne avant de prendre le métro pour Melbourne City. Attention les bouseux vont à la ville ! Les filles sont en robe et talons et les mecs ont sorti leur seule chemise pour l'occasion : c'est vraiment drôle à voir. 

Sachant qu'en plus, il fait une chaleur insupportable (40°C) donc tout le monde est déjà en sueur après la douche.
Nous sommes rentrés à 07:00am, une partie de pétanque (normal...) et au dodo ! Très bon réveillon.

Quelques jours plus tard, j'ai eu Lydia, la boss du boulot de photos au téléphone. Elle me confirme que je peux rencontrer son équipe à Adélaïde le 15 janvier. J'attend son message pour l'adresse exacte. On décide donc de quitter la ferme de Blackberry, après l'anniversaire de Jean bien sûr !

06 janvier : on reprend enfin la route pour plus de 1000 bornes !