jeudi 31 mars 2011

Oihan : j'me barre, ciao ciao le Riverland j'me barre, jm'en vais respirer autre part, wo wo wooo

Renmark (oui je sais encore, c'est la dernière fois, promis !)
Riverland, South Australia, 01 Avril 2011



Chapitre I : "El Greco", ou "mes premiers pas dans la mafia"

Dimanche 06 Mars, 6h du matin. Tout le monde se réveille, plus ou moins facilement. Les premiers levés vont toquer à la vitre des vans encore inanimés, et l'air du carpark s'emplit du fumet des différents cafés solubles de sous marque que chacun se prépare (sauf bien sûr les italiens, qui ne voyagent jamais sans leur moka). Difficile de revêtir nos fringues de travail après 4 jours (et nuits) de vacances. Les dernières soirées ont été très agréables, ponctuées de repas collectifs, longues nuits à refaire le monde, cercles de chaises de camping d'un rayon avoisinant les 10 mètres, et de "goon". Le "goon" est l'argot australien pour notre bon vieux cubi de vin. A l'origine, c'est l'argot australien pour "oreiller", mais les conducteurs de camions du désert ont très vite remarqué que le même mot pouvait être utilisé pour les deux objets - pour ceux qui n'ont pas saisi, un cubi une fois bien vidé peut être gonflé et servir d'oreiller. En Australie, certains produits sont très, très, très taxés. Un paquet de cigarette coûte $20 ou $30, un petit bout de camembert $30, un pack de 6 bières entre $10 et $20, et une bouteille de vin... Par contre, le "goon" est relativement abordable, et ce triste constat fait de ce carton cubique de 4 ou 5 litres le compagnon idéal du backpacker, même si il contient trop souvent du mauvais blanc trop sucré, ou du rouge-qui-tâche-beaucoup.


Le petit peloton de vans fumants et cahotants démarre et se dirige vers la ferme d'El Greco. Le grand père d'El Greco nous accueille, et nous guide vers le block. On commence tous à ramasser le raisin, chacun dans sa rangée, tous avec la même pince coupante à $4 du "Reject Shop". Première petite déception : Jane, la femme d'El Greco, passe dans les rangs pour écrire nos noms sur sa feuille, et j'en profite pour lui demander de me confirmer le montant du salaire qui avait été annoncé par téléphone. Elle me donne un chiffre, qui n'est ni plus ni moins la moitié de celui annoncé. Bon. On remplit nos petites box le plus vite qu'on peut, et le frère d'El Greco passe dans les rangs, écrase le raisin au fond des box, et nous demande de les re-remplir jusqu'au bord (sa vision du "bord" étant un montagne de raisin à deux doigts de s'effondrer). Il nous dit aussi que ce raisin va être vendu dans les marchés, et qu'on a qu'à remplir les box de raisin pourri et mettre des jolies grappes sur le dessus. Bon. Je commence à faire des petits calculs dans ma tête. Malgré tout ça, si je travaille dur toute la journée, je peux tout de même gagner pas mal d'argent. Il est 9h du matin, cela fait 2 heures à peu près qu'on travaille, et El Greco en personne vient et nous demande d'arrêter pour aujourd'hui. Il a assez de box. Bon.


Branle bas de combat, tout le monde rentre au carpark, ça débat dans tout les sens. "C'est quoi ce boulot pourri !", "On est pas des chiens !", "Est-ce que demain ce sera mieux ?", "Moi, je me casse !", "Et Simone, qui nous a tous fait venir à ce boulot, il est où ?". Petit coup de fil, Simone et Han, qui ont flairé le boulot pourri dès les premières minutes, ont été discuter avec El Greco et ont obtenu un boulot payé à l'heure : charger les box pleines sur le tracteur à la fin du picking. La moitié des backpacker se sentent dupés, et vont réclamer les $20 gagnés aujourd'hui à El Greco pour se barrer d'ici. Ce dernier essaye d'éviter qu'on s'en aille tous, et nous promet que demain, on travaillera toute la journée, et on ramassera du Shiraz, et ce sera donc payé deux fois plus. Le lendemain matin, on est une petite poignée de backpackers à tenter à nouveau notre chance. C'est bel et bien payé deux fois plus, mais on travaille trois quarts d'heure, et El Greco nous annonce 3 days off, revenez dans 4 jours.


La ferme d'El Greco se niche dans la "Greek Street". Toutes les maisons avoisinantes sont habitées par des grecs. Dans les champs, on peut voir la différence entre les rangées pleines de bons raisin car arrosées de soleil, et les rangées pourries. Les bonnes rangées sont réservées aux copains grecs, et les mauvaises aux backpackers et immigrés afghans. D'ailleurs, on apprend plus tard que les afghans, qui ne parlent pas un mot d'anglais, sont payés deux fois moins que nous. On apprend aussi qu'El Greco est propriétaire de 60% des magasins de Renmark. On découvre qu'El Greco à eu des démêlés avec la justice pour une affaire fiscale, mais que pour des raisons obscures, cette affaire lui a rapporté de l'argent. Enfin, on apprend que le grand père, à son arrivée en Australie, à fait fortune avec l'agriculture de cannabis.

Je vais récupérer mon argent à la ferme après une petite semaine de travail. J'ai l'habitude des patrons qui payent mal, mais j'ai pas envie de travailler pour un mec aussi irrespectueux. Je sais très bien que c'est le genre de gars avec lequel tu peux obtenir ce que tu veux à condition de lui faire comprendre que tu te laisses pas marcher sur les pieds, et que c'est toi qui pose les conditions, mais j'ai pas envie de jouer à ce petit jeu. La mise en scène du paiement et quand même assez drôle. El Greco nous fait entrer dans un grand hangar. Dans ce hangar, il y a une table, deux chaises, un cendrier, et 4 ou 5 voitures cachées pas un bâche (on peut deviner à la forme que prend la bâche les courbes de voitures de sport de collection). Il nous demande notre nom, marche au fond du hangar jusqu'à ce que l'écho de ses pas ne soit plus que murmure, et revient avec une enveloppe.


Chapitre II : "The Magic Bus", ou "pourquoi j'ai du rester trois semaines de plus dans le Riverland"

J'ai décidé de ne pas payer l'amende pour excès de vitesse pour l'instant. C'est vraiment trop cher, et injuste. Je suis respectueux de l'Australie, tout ce que je fais, je le fais dans les règles, je n'ai jamais volé dans les supermarchés (contrairement à tous les backpackers - particulièrement les français d'ailleurs - qui font leurs courses gratuitement), je ne conduis jamais si j'ai bu, je respecte les limitations de vitesse au maximum. Par contre, je suis les conseils du flic et amène The Magic Bus au garage pour contrôler mes pneus. En effet, ils sont vraiment pourris, et il faut que je les change. Et si je les change il faut que je refasse le parallélisme. Je vais donc dans un autre garage parce que le premier n'avait pas la machine pour faire le parallélisme. Le garagiste me change les pneus, mais me dit qu'il ne peut pas faire le parallélisme parce que une des rotules est morte, et que donc il faut changer cette rotule avant.

Je vais voir Raf, nommé garagiste officiel des backpackers du carpark, et plus particulièrement (vu qu'il n'a pas vraiment les outils pour tout réparer lui-même) vérificateur-que-les-garagistes-n'essayent-pas-de-nous-entuber. Une fois The Magic Bus monté sur deux cricks, il me montre qu'en effet la rotule avant gauche est morte. Retour au garage, ok pour le changement de rotule, quand est-ce que tu peux me faire ça ? La rotule neuve doit être commandée à Sydney, et peut mettre une semaine à arriver.

Bon. Il va me falloir un nouveau boulot. D'une pour faire quelque chose pendant cette semaine d'attente, de deux pour payer toutes ces réparations. Romain et Guillaume, deux backpackers français avec qui je bossais au boulot de pêches, font les vendanges pour une italienne qui à l'air sérieuse et qui paye pas trop mal. Je l'appelle et elle accepte de m'embaucher.


Chapitre III : "Home, sweet home", ou "comment j'ai un peu baisé El Greco à mon tour"

Simone et Han (et Vic qui voyageait à l'origine avec Romain et Guillaume, mais qui s'est séparé d'eux) se sont accrochés au boulot du grec. Ils ont réussi à se faire respecter, et ont maintenant un bon boulot, l'assurance que El Greco va tricher et leur marquer plus de jours pour le renouvellement de visa, et une maison gratuite. C'est une petite maison un peu abandonnée, au milieu de nulle part, dont El Greco n'a plus besoin et qu'il prête parfois à ses employés. Simone et Han ont fait le ménage à fond, installé le confort minimum (chaîne stéréo, télé, Xbox 360), allumé la clim, et nous ont invités à venir dans la maison.


Evidemment, l'usage de cette maison est exclusivement réservé aux employés d'El Greco, mais en théorie, on ne vit pas dedans, vu qu'on dort dans nos vans garés devant la maison. On est juste invités pendant la journée et la soirée. D'ailleurs, on n'y reste pas tout le temps, on passe quand même quelques nuits au carpark, mais ça fait un bien fou d'aller passer du temps dans cette maison, après presque 5 mois à vivre dans le van.

Bien sûr, la maison devient le nouveau fief de nos délires gastronomiques, et tout le monde cuisine chacun son tour. D'ailleurs, la maison possède un petit potager, qui est comme un appel à cuisiner. Se succèdent : lasagnes maison, riz frit à la coréenne, porc au caramel, beignets de fleurs de potiron (fleurs trouvées dans le potager), brochettes de kangourou sauce au poivre et purée maison, tortilla de patatas avec poivrons du jardin, nouilles sautées au poulet à la coréenne (à chaque fois que je dis "à la coréenne", ça veut dire que Han à mis trois cuillerées à soupe de pâte de piments coréens, et qu'on doit abaisser la température de la clim de quelques degrés après manger).


Romain et Guillaume ont un ukulele, et je suis très vite proclamé professeur de ukulele pour tous les résidents de la maison. En réalité, ils apprennent tous le même morceau, et tout le monde commence à en avoir marre d'entendre tout le temps la même chose. Pour mettre un terme à l'oppression permanente de ce morceau sur nos pauvres oreilles qui aimeraient vraiment passer à autre chose, on décide d'enregistrer la chanson. Le clip est kitchissime, mais c'est un très bon souvenir pour nous tous.


J'interromps brièvement cet article pour vous raconter une petite anecdote. Je viens de sortir sur le parking de la bibli pour me faire à manger. Alors que je joue de la guitare (parce que j'ai une guitare, j'y reviendrais) en attendant que l'eau boue pour les pâtes, un couple d'australiens qui va pour rentrer dans sa voiture me regarde. La femme me demande avec un grand sourire si je m'appelle John. Je lui dit que non, et elle rentre dans sa voiture. Je me remets à jouer et elle ouvre la fenêtre. Je lui demande en rigolant : "Pourquoi John ?". Elle me répond que elle et son mari croient que chaque jour que Dieu fait, Jésus leur donne une mission à accomplir. Ce matin quand ils se sont réveillés, leur mission était de trouver un peintre qui avait mal à l'épaule et à l'estomac et de le guérir, et de trouver un John qui portait des chaussures et de le toucher. Ils ont remarqué que je portais des chaussures et ça les a alertés. Je leur réponds que je suis ni John, ni le peintre qui a mal à l'épaule et à l'estomac. Ils me disent que c'est pas grave du tout, mais est-ce que je veux qu'ils prient pour quelque chose. Je réfléchis quelques secondes, leur dit que je suis désolé, que je suis pas très matérialiste, mais qu'ici en Australie, la seule chose que j'ai c'est mon van, et que si ils devaient prier pour quelque chose, ce serait pour lui. Ni une ni deux ils sortent de leur voiture, touchent le van d'un main et se prennent l'autre, et l'homme commence à réciter une prière à l'adresse du van, de son moteur, de ses freins et de ses roues. La bénédiction dure cinq bonnes minutes, ponctuée par la femme de "Yeah, yeah", "Alleluhia" et "Amen".

Voilà, à priori, j'suis couvert !


Chapitre IV : "Franca Golding", ou "raisin, guitare et douche"

Je commence mon nouveau job chez Franca, patronne d'un vignoble familial italien. La description de Franca est à peu près la même que celle de Bill, le boss du boulot de pêches : fort accent, obèse, chapeau de paille, ne se déplace jamais de plus de 2 mètres sans son 4x4 gris métallisé. Elle est sympa, et m'a embauché parce qu'elle déteste El Greco, et que ça lui faisait plaisir de me sortir de ses griffes. El Greco entube tellement à tous les niveaux qu'il a les prix les plus bas sur le marché du raisin de Sydney, et tous les autres fermiers le détestent.


Travaillent pour Franca : son mari, qu'elle engueule tout le temps, son fils obèse qui est plus bête que ses pieds, et Jess, un australien un peu fou qui conduit le tracteur. On est une belle brochette de backpackers à faire les vendanges, et un couple turc très gentil (je me suis remémoré quelques mots turcs que j'avais appris quand j'étais à Istanbul, vous vous souvenez, Elsa et Bastien, que "chez Kur et Derhim", il faut être très poli, et que donc les turcs ont pris l'habitude pour dire merci de dire : "T'es chez Kur et Derhim"). On ramasse toute sorte de variétés de raisin : du noir, du blanc, du gros, du petit, du Shiraz, du Malaga, du Muscat, du Mataro, du Doradillo... Mon préféré c'est le Muscat noir, il est vraiment bon. C'est un boulot payé au rendement, on compte les box de 10 ou 15 kilos qu'on remplit, et on remplit un papier à la fin de la journée. En fonction de la taille du raisin et de la facilité de le ramasser, le prix de la box peut varier de $1,20 à $2,60.

Vous avez souvent des kangourous qui sautent au milieu de votre lieu de travail ?

En Australie, il y a deux types de fermiers : ceux qui veulent un travail vite fait, et ceux qui veulent un travail bien fait. Pour le bien fait, c'est payé à l'heure. Pour le vite fait, c'est au rendement. Les pickers voient alors le boulot comme un jeu, doivent ramasser le plus possible, le plus longtemps possible, c'est une sorte de course. Je n'ai jamais été très bon pour les boulots payés au rendement. Le principe même de ce genre de boulot, c'est que tu deviens un bon picker quand tu a compris et assimilé tous les moyens de baiser le patron, du style comment remplir les box a moitié sans que ça se voit, comment ne pas perdre de temps à ramasser les mauvais fruits sans se faire engueuler... Moi j'y arrives pas, je suis trop scolaire, on me dit de faire comme ça, je fais comme ça. Donc ici, comme à chaque fois, je gagne moins que les autres. Seulement cette fois, et pour la première fois, je me vois récompensé ! Franca remarque que je fais du bon boulot, et m'envoie ramasser du raisin énorme et bien payé parce qu'elle sait que je le ramasserai bien. C'est gratifiant.


Je passe donc trois semaines à bosser dans cette ferme. Quand le boulot finit tôt, je propose à Franca de faire un peu de jardinage, de tondre la pelouse (oui, je sais Pascal, je la tonds jamais à la maison, mais bon là c'est payé $20 de l'heure). Le fils de Franca, gros débile obèse, adore faire des conneries. Du genre essayer un raccourci avec le tracteur qui ramène le fruit du labeur de toute une journée, et tout faire tomber par terre, faisant perdre quelques $1000 à sa mère. Ou bien rouler comme un taré avec son tracteur dans les rangées de vignes, et écraser nos box (souvent vides, mais parfois pleines). Jess est super cool. Il fait des blagues à longueur de journée et se rend vraiment serviable. On (Guillaume, Romain et moi) lui dit que ça fait quelques mois qu'on ne se douche qu'à la douche solaire, et il se démenne pour nous trouver une douche gratuite. Il en trouve une, dans une station service, à à peine 2 km du boulot. C'est royal, enfin une vraie douche chaude (il y en avait une dans la maison de Simone et Han, mais l'eau sentait un peu l'œuf pourri). Je lui dis que je cherche une guitare d'occasion, et il me dit qu'il peut me vendre celle de sa fille, elle ne s'en sert jamais. Quand il me l'amène, je lui demande combien il veut, et il me dit de lui donner ce que je veux. Et il est aux anges quand je lui apporte un pack de Fat Yak, incontestablement la meilleure bière d'Australie.

Chapitre V : "Le temps des adieux", ou "la malédiction de Renmark"

Vous vous souvenez de Ricardo et Franccesca, le couple d'italiens qui avaient quitté le carpark il y a de ça un mois. Je ne vous avait pas tout dit : la veille de leur date de départ, ils avaient cassé leur van, les obligeant à rester le réparer quelques jours. Ca n'a pas été les plus malchanceux, mais c'est ainsi que la malédiction de Renmark a commencé. Depuis, deux belges et un basque qui voyageaient dans un van ont cassé leur moteur à Renmark, trois français ont réalisé au carpark que le van qu'ils venaient d'acheter n'irait pas plus loin, et bien d'autres. Au début, on prenait pas vraiment cette malédiction au sérieux, mais ça a été beaucoup plus loin. On a réalisé qu'il était impossible de partir de Renmark. Prenez mon exemple, ça fait quand même 2 mois et demi que je suis ici. J'ai toujours eu de bonnes raisons de rester, mais c'est quand même bizarre que je sois resté 2 mois et demi ici alors qu'il y a tant de choses à voir en Australie.


Romain et Guillaume ont essayé de partir plusieurs fois, sans succès. A chaque fois qu'il trouvaient une bonne raison de partir, un boulot par exemple, ça foirait, et ils se retrouvaient à revenir au point de départ. Un jour, ils ont réalisé que c'était eux qui décidaient, que c'était à eux de prendre leur vie en main et qu'ils allaient pas se laisser contrôler par une stupide malédiction ! Ils ont roulé 40 km, et le van s'est arrêté. Ils ne se sont pas laissés abattre, ont apporté le van au garage, et ont continué en stop. 500 km, ils ont commencé un boulot, mais ça leur a pas plu et ils sont rentrés au bercail, récupérer leur van. Mais la malédiction a laissé sa trace : malgré qu'ils aient payé plus de $2000 pour réparer leur van, le garagiste les a prévenus qu'il pouvait casser à tout moment, au bon vouloir de la malédiction...

Hell yeah, I bloody enjoyed the - phyloxera free - Riverland
 Il faut donc être très prudent, et trouver le bon moment pour partir. Il y a un mois, c'était pas le bon moment pour moi. J'ai voulu partir et j'ai finalement du payer $500 de garage. Maintenant, c'est le bon moment. En plus je viens d'avoir la bénédiction de deux fanatiques aujourd'hui donc j'ai rien à craindre. Une vague de départ souffle sur Renmark. Gianade, Paula, Marie et Natalia sont parties, Stef et Gaëlle sont parties avec Martin et Julie Queheille de Feas (à ce jour la personne la plus proche de chez moi que j'ai rencontré en Australie), Felix et Greta sont partis, Raf et Alex sont partis, Guillaume et Romain sont partis, et plus récemment, Simone, Han et Vic sont partis. Ne restent plus que Giorgio, Marghe et moi, mais on va prendre la vague et partir tous les trois ce week end. On profite de nos dernières soirées en tête à tête, comme au début, comme il y a 2 mois et demi, avant de se dire au revoir. C'est con, mais je me suis bien attaché à ces deux p'tit émeus !


Et mon van-mate au fait ? Qui est l'heureux(se) élu(e) qui embarquera à bord du Magic Bus pour traverser le désert de Nullarbor Plains, se baigner dans les plages d'Espérance et longer la Margaret River jusqu'à Perth ? Isabelle travaille très dur avec Gotcha, et a vraiment besoin d'un break. Sa boss lui a donné son accord pour arrêter quelques semaines et revenir quand elle veut. On a donc décidé de re-voyager ensemble, jusqu'à Perth. Là bas, j'ai envie de faire du WOOFF, et Isabelle aussi peut-être, on va voir comment on va s'organiser. En tout cas, on repart user le bitume, faire tourner le compteur de kilomètres et faire chauffer la carte SD de nos appareil photo. Western Australia, nous voilà !

Epilogue : The Bredl's wildlife (car)park

Ca fait maintenant 2 mois et demi qu'on dort sur ce parking. A la base, c'est le parking d'un zoo, the Bredl's wildlife park. On a pu profiter longuement de ses occupants, donnant du vieux pain aux émeus, regardant les kangourous et les singes se dandiner au coucher du soleil, entendant les dingos saluer bruyamment le lever du soleil. Bredl's est un amoureux de la nature et des animaux. Un vieux barbu aventurier. Je crois que c'est lui même qui a capturé la plupart de ses animaux. Même les croco. Hier, Giorgio m'a montré la première page du journal : le parc va fermer, faute de visiteurs. Bredl's n'arrive plus à payer les frais du zoo. Il explique dans son interview que les jeunes aujourd'hui ne sont plus intéressés que par internet et les jeux vidéos, et que les moins jeunes n'en ont que pour leurs voitures tunning. Ce zoo, c'est la seule "attraction" du Riverland, et le gouvernement ne veut pas débourser les quelques $50 000 qu'il faudrait pour sauver le zoo, alors qu'il en donne 8 millions par an au zoo d'Adelaïde juste pour ses deux pandas.

Petit cours de pêche : trouvez un kangourou mort au bord de la route, coupez-en un morceau, mettez le dans un filet, jetez le filet à l'eau, récupérez son contenu, faites le bouillir, dégustez chaud !

Demain, c'est le grand départ. Je quitte le Riverland direction Adelaïde pour récupérer Isabelle à l'aéroport. Alors on s'est dit avec Giorgio et Marghe que ça pourrait être un bon hommage, pour le carpark, pour Bredl's, d'aller enfin visiter ce zoo de l'intérieur. Un bon moyen de se dire au revoir. En tout cas, pour ce soir, Marghe a réussi à trouver quelqu'un qui peut nous préter son four, et va ENFIN préparer des pizzas maison. Ma première pizza en Australie, et pas des moindres à mon avis.

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